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Héraldique : le port de la chevalière

« Qui peut porter une chevalière ? »

C’est l’une des questions que l’on me pose le plus souvent ! Question à laquelle je réponds invariablement : » Tout le monde ! »

Cela semble évident pour les chevalières portées en bijoux, arborant par exemple un monogramme ou un motif. Mais la question semble plus pertinente pour une chevalière armoriée. En France, surtout depuis la fin de la monarchie, chaque personne qui le souhaite peut porter une chevalière armoriée et même faire créer son propre blason. Le mieux pour ce dernier cas est de consulter un héraldiste pour le réaliser dans les règles de l’art et vous évitera notamment d’usurper un blason existant.

Petite histoire

La chevalière, aussi nommée anneau sigillaire, est une bague souvent avec un « plateau » large, sur lequel sont gravées des armoiries ou des initiales (monogrammes).
Elle est souvent une matrice, le dessin est soit moulé en relief, soit gravé en intaille, c’est-à-dire à l’envers, en négatif, afin de pouvoir servir comme sceau lorsqu’il est appliqué sur de la cire.

Illustration d'une chevalière et de son empreinte

Le port

En France, la tradition veut que l’aîné de la famille (« chef de nom et d’armes ») porte la chevalière armoriée, à l’annulaire gauche. Les cadets de la famille devant la porter eux, à l’auriculaire droit. Quant aux femmes, la chevalière est généralement portée à l’auriculaire gauche.

Cependant, il est désormais plus courant de voir la chevalière à l’annulaire gauche de nombreux hommes.

Dessin illustrant le port d'une chevalière

Une chevalière armoriée peut se porter de deux manières et une tradition associe cela à la situation amoureuse du porteur :

– En baise-main, c’est-à-dire le motif orienté vers l’ongle, synonyme que la personne est libre
– En bagarre, c’est-à-dire le motif orienté vers le porteur, synonyme que le cœur de la personne est pris

Dessin d'une échoppe

Pour le graveur

Pour graver une chevalière armoriée l’artisan graveur a besoin, soit du blasonnement (la description du blason voire article), soit d’une image, une empreinte, ou une photo de bonne qualité d’une chevalière déjà gravée. Le blasonnement est le meilleur moyen de ne pas faire d’erreur. En effet sur des petites chevalières, on peut parfois ne pas distinguer la couleur d’un meuble et de fait, générer une erreur sur les futures gravures si ces dernières devenaient un modèle.

Autrefois, chaque graveur avait son propre style de dessin et était recherché pour celui-ci. Mais aujourd’hui la demande est plutôt de reproduire à l’identique un modèle existant.

Il est possible également de demander l’aide d’un héraldiste pour s’assurer de la justesse de son blason familial, ou pour créer le sien.